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ANAÏS GOURNAY ET LOUISE ARCANGIOLI

COMPAGNIE CONTRE FEU

 

Anaïs Gournay et Louise Arcangioli ont co-créé la compagnie CONTRE FEU après avoir été diplômées en 2020 de L’ENSAD de Montpellier. Elles ont créé un premier spectacle, Ce qu’il me reste, au Printemps des Comédiens 2021.

Elles sont invitées en résidence pour travailler à l’écriture de leurs deux prochaines créations, Les identités meurtrières (titre provisoire), ainsi qu’une forme de spectacle plus légère destinée à l’itinérance, qui travaillera autours des mêmes enjeux.

Nous les accueillerons sur deux périodes, en juin et en août 2024.

 

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Anaïs Gournay

 

En 2010, elle intègre l’Actéa de Caen puis elle poursuit son parcours d’apprentissage artistique au Point Fixe à Paris où elle développe son rapport au corps. Elle intègre l’ENSAD de Montpellier en 2017 ou elle travaille avec Robert Cantarella, Alain Françon, Stuart Seid, Pascal Kirch, Jean-François Sivadier, Bérangère Vantusso, Pierre Meunier, Marguerite Bordat. Elle a également été assistante à la mise en scène. Elle est actrice et assistante du projet Ce qu’il me reste. Talent Adami 2021, actuellement elle évolue dans différents projets notamment Sirène 2428 d’Adèle Gascuel, ainsi que le prochain Opéra d’Éric Oberdorff.

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Louise Arcangioli

Elle débute sa formation au conservatoire Camille Saint- Saëns (75008) avec Marc Ernotte en 2014. En parallèle du conservatoire, elle participe à l’atelier de mouvements de Nadia Vadori-Gauthier et obtient une licence d’Études théâtrales à la Sorbonne-Nouvelle. En 2016, elle travaille avec Angélica Liddell dans Que ferais-je moi de cette épée ?, une rencontre importante dans son parcours. Elle entre à l’ENSAD de Montpellier en 2017 sous la direction de Gildas Milin. Elle est l’auteure et la metteuse en scène de Ce qu’il me reste. Elle est actuellement assistante à la mise en scène sur Nuit, un spectacle de Marie Vauselle.

DISTRIBUTION

Écriture et mise en scène voix off et apparition : Anaïs Gournay
Collaboration artistique et assistanat à la mise en scène : Louise Arcangioli
Avec : Alice Fulcrand, Tarik Kariouh, Samantha Le Bas, Harrison Mpaya, Maija Nousiainen, Étienne Rey.
Scénographie : Élie Barthes
Création son pour le Warm-Up : Pierre Bienaimé (recherche en cours)
Création lumière : Claire Eloy
Régie générale : Jason Razoux

SOUTIENS

La compagnie CONTRE-FEU bénéficie du soutien du Hangar Théâtre, de l’ENSAD de Montpellier, du Warm-Up du Printemps des comédiens, du Théâtre Les 13 Vents, du

Théâtre Jean Vilar de Montpellier, du Ministère de la Culture dans le cadre du dispositif Culture Pro, de la ville de Montpellier via les résidences d’été au Théâtre de la Vista - La Chapelle, du département de l’Hérault, d’Adami déclencheur.

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Crédit : Élie Barthès

« Je pars d’un constat : une société submergée d’images, de représentations, de personnages publics agités aux yeux de tous.tes, non pas comme des individualités complexes et en mouvement, mais comme des étendards charriant leur propre simplification pour créer des archétypes sociaux reconnaissables. Ce constat est d'autant plus évident lorsque le média qui s'empare de l'image du.de la représenté.x.e est très éloigné de la réalité de ses questionnements, de ses problématiques, de ses expériences. Plus l’histoire nous est lointaine, plus nous avons tendance à la romancer, à l'exotiser, à l’édulcorer, à la simplifier, en somme à la trahir. Il nous faut alors vivre au travers de croquis trop vite dessinés.
Cette société est d’autant plus violente que, dans ce foisonnement de représentations postulées et sur-affirmées, beaucoup se construisent encore avec le sentiment de « ne pas faire partie ». Ce sentiment de marge ne peut pas être relayé à une structure mentale de quelques individus, il est si central pour un si grand nombre qu’il s’agit bien d’un problème structurel. »

 

Il est important pour moi d’ajouter que ce sentiment de marge peut être réel ou supposé, il n’importe, cette intériorisation de la marge est, je crois, entrée dans la matrice identitaire d’un grand nombre de français.es. La déclinaison des modi operandi est la sève de cette recherche. Il s’est alors agit de récolter en dialogue avec elleux, en procédant à différents types d’entretiens, leurs rapport à leurs images, à leurs histoires, à leurs manières de disparaître, de s'affirmer, de s’affranchir, aux mémoires des cultures qu’ils/elles portent. Interroger aussi, car cela va de paire, la structure qui les oblige, les regarde, les fragilise, leur impose une définition : c’est le point de départ de mon travail dans ce projet.
Comment faire théâtre des identités aujourd'hui ? Comment rendre la complexité d’une question aussi brulante et clivante ? Comment appréhender cette notion universelle de manière politique et sensible ?

D’abord, il me semble important que l’amusement soit central dans ce projet. Il est nécessaire pour aborder des questions sensibles comme celles des minorités, des assignations, des témoignages. Et puis, il s’agit d’affirmer la possibilité de pouvoir faire théâtre de tout, l’important étant aussi de déployer des formes de jeux permettant de s’extraire d’un réalisme ankylosant. Ainsi, nous voulons construire un concept d’émission documentaire qui navigue
entre plusieurs registres : aussi bien d’émissions télé que de documentaires, nous amusant avec les codes d’une culture parfois populaire parfois « de niche », en passant « d’interviews Kombinis » à « des interviews à la Ardisson », par des parodies de scènes de « l’Esquive d’Abdellatif Kechiche » ou encore de cinéma vérité de Jean Rouch. Imitant donc des
styles très identifiables qui ont marqué la télévision française, nous voulons jouer avec les mécanismes qui, dans l’art le plus reconnu comme dans les médias les plus critiqués, par goût du sensationnalisme ou par attrait du populaire, ont forgé les modes de pensées réducteurs qui influencent nos regards aujourd'hui.

Nous allons aussi nous permettre d’évoquer des questions souvent effrayantes telles les appropriations culturelles, l’universalisme républicain, la possibilité de jouer avec les accents ou non, l’emploi de certains mots écrans pour masquer un mal-être. Nous affirmerons un théâtre dont les marqueurs culturels sont les nôtres. Une tentative de farce sociale, exigeante, moqueuse parfois, mais tendre et inclusive.

Et puis, le devoir de mémoire s’est imposé à moi, détour obligé dans une société qui ne peut plus avancer tant qu’elle ne s’est pas réappropriée ses récits manquants. Alors nous nous sommes lancé.es dans une grande fresque au postulat impossible : retracer les grands événements historiques, rejouer les grandes figures qui ont transformé l’Histoire et ont porté les pensées majeures des mouvements de luttes des dominé.es, partout dans le monde. Que choisir ? Qui mettre en avant ? Qui oublier à nouveau ? Ce désir est ambivalent et schizophrénique. Si tant est que nous avons besoin de retracer des morceaux d’Histoire pour y trouver des réponses et des outils d’empuissancement aujourd'hui. Le retour dans ce passé soi-disant commun à nous autres dominé.es est la source d’une immense prise de conscience et impossibilité : notre plus grand dénominateur commun, par delà les métissages et entrecroisements culturels, est bien la France. C’est bien elle qui nous rassemble, et si communauté il y a, c’est celle de tout ces silences, ces colères, ces non dits, ces fragilités identitaires qui viennent pourtant de contrées si dissemblables.

La France est notre sol, et en voulant réveiller les fantômes de nos histoires transnationales, c’est bien ceux des silences de la France et de sa mémoire dont nous ferons l’expérience. Cette fresque impossible est le postulat nécessaire pour appréhender l’imaginaire collectif et l’amnésie volontaire avec lesquelles nous construisons malgré tout nos identités. »

Anaïs Gournay
 

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