
BRUNO ALMOSNINO
Bruno Almosnino est auteur et éditeur. Il sera accueilli en résidence durant le mois de mai 2025 pour poursuivre son travail d'écriture d'une pièce sonore.
Sa venue à Grasse sera l'occasion d'organiser deux temps de rencontre.
Nous projetterons également les films de Georges Rouquier, Farrebique et Biquefarre, le vendredi 23 mai et le mercredi 28 mai en écho au travail et à la recherche de Bruno Almosnino.
Plus d'infos sur les projections
De 10h à 17h
Une rencontre publique sera organisée le samedi 17 mai autour de la lecture collective d'un recueil de poèmes de Jean Boudou, Poèmas (poèmes) le matin, puis sous la forme d'une discussion,et d'une lecture autour du travail de Bruno Almosnino l'après-midi.
Inscriptions et renseignements
EN PARTENARIAT AVEC LA SCIC LES FERRAGES
De 16h à 18h
Les membres de la SCIC Les Ferrages nous accueillent dans leur ferme à Châteauneuf-Grasse pour une rencontre et une lecture des textes de Bruno Almosnino.
Cette rencontre s'inscrit dans notre volonté de déplacement, un "hors les murs" pour proposer des temps de partage du travail des artistes qui séjournent chez nous dans des lieux spécifiques non dédiés à l'art.
Inscriptions et renseignements

Bruno Almosnino
Je réside au village dans le Lot depuis presque 20 ans, j’arrivais de Toulouse, auparavant de Tarbes. Après avoir passé du temps à exprimer poétiquement les émotions nouvelles qui me sont venues ici en quittant la ville, j’ai converti ma formation à l’anthropologie pour dire les personnes qui m’entourent, leurs façons d’être et leurs rêves, et comment elles sont prises par cette terre qui parfois, comme moi, les a appelées. Cela s'est précisé depuis la rencontre avec l'artiste Alexandra Pouzet, comme elle souhaitait donner une dimension littéraire et documentée à ses photographies.
Auteur, éditeur
Ensemble, nous avons fondé une maison d’édition, Arts Pauvres, et publié trois ouvrages comme auteurs. Un quatrième est en cours où nous ne serons plus qu'éditeur.
Portraits
J’ai écrit à propos d’une jeunesse lotoise dont les parents avaient tenté le retour à la terre dans les années 70 et 80 ; cette jeunesse réinvente la fête au village dans des esthétiques contemporaines (Points de Vue). Ces textes marquent le début d'une écriture travaillée à la fois par les sciences humaines et par l'oralité, en style direct libre.
À la suite de ce travail, j'ai rencontré Roger Rousseau et le terrain qu'il a mis en place dans un lieu dissimulé du Lot, un site entièrement minéral donnant à voir de façon particulièrement émouvante et forte les pierres qui se tiennent sous nos pieds. Pour ce livre, l'écriture s'est organisée de façon méthodique en trois catégories distinctes (présent anthropologique, passé biographique, conditionnel mythique) afin de prendre en charge la foule de questions que ce lieu et le geste de Roger Rousseau soulèvent (Terrain.s, 2021).
J’ai résidé à Arras-en-Lavedan, dans les hautes vallées du 65, pour parler des changements de monde, de la fin d’un pastoralisme et des maquignons, et pour comprendre la place que prend le tourisme culturel dans ces transformations. En plus des portraits des habitants accompagnant les photographies, je me suis lancé dans un texte fourni consacré à l'enquête au village, à ses revers et ses fortunes, risquant la narration continue. J'y questionne la relation directe qu'un livre peut nouer avec les personnes concernées et pas toujours lectrices (Poun Naou, 2024).
Au Québec, sur une invitation du centre d'art le 3ème Impérial, pour des portraits d'habitant.es de la ville de Granby, à propos de leurs relations écologiques aux objets, à l'environnement, aux esprits (Medium, 2018), j'ai expérimenté l'exposition évolutive des textes dans la vitrine d'une boutique du centre-ville et conçu un texte dit au micro pour l'inauguration de l'exposition.
Exposition, performance
Dans des contextes de monstration, nous avons conçu avec Alexandra Pouzet différentes façons d'exposer le texte : imprimé sur calque à l'intérieur du cadre de la photographie (Ça me regarde, 2017 ; Chambres avec vue, 2017), sous la forme d'une notice scientifique (Medium, 2018), comme un livre exposé (Terrain.s, 2021), ou en écrivant à même le mur (Presque René Montagne, 2023). À plusieurs reprises lors des expositions, j'ai pu expérimenter la lecture des textes pendant la projection des images, jusqu'à travailler une forme aboutie avec un groupe de quatre personnes (Poun Naou, exposition performée, 2022-2023).

Extrait du livre Poun Naou, 2024, photographie Alexandra Pouzet
« Formé à l'histoire et à l'anthropologie, j’écris à partir des propos que me tiennent les gens lors d’entretiens ou de conversations. Je prends en compte les liens sensibles que je noue avec eux et ceux que les personnes trament dans leurs mondes : l'attachement au paysage, les liens communautaires, les savoirs-faire, les goûts, la vie des objets, les transmissions, les rêves. Je me sers des sciences humaines, des principes éthiques concernant l'enquête de terrain et la divulgation. Comment bien parler aux personnes des choses qui comptent pour elles ? C'est une question de méthode que j'essaye de ne jamais perdre de vue. J'aime la poésie objectiviste américaine, une écriture factuelle travaillée par l'ordinaire et les soucis quotidiens.
J'ai choisi de développer les questions de narration en suivant ces deux dernières années le master d'écopoétique et création (à distance) dirigé par Jean-Christophe Cavallin depuis l'université d'Aix-Marseille. Travaillant mon goût pour l'écriture située, marquée par les paroles et les faits, j'y ai appris les problèmes de tension narrative et d'écologie du récit. Comment faire des récits en prise avec leur monde ? Que peuvent les textes pour débloquer les imaginaires figés par les renversements écologiques ?
J'essaye de mettre en pratique ces idées en écrivant à propos des gens du village où je vis, dans le Lot. Je m’intéresse à la façon dont les sensibilités évoluent, demandant comment les gens changent ou ne changent pas. Pourquoi certaines fermes ont pris telle orientation, ce sont équipées et agrandies ; pourquoi d'autres non. J’aborde la question du sol, celui de la pollution. Je demande ce qui va mal, d'où vient ce mal. Les rêves côtoient les objets techniques. La mémoire paysanne va avec la poésie. Je me demande où passe la frontière entre gens du pays et néo-ruraux.
Dans le cadre du master en écopoétique, j'ai enregistré différentes personnes. J'expliquais que ces paroles collectées servaient à la rédaction d'un mémoire tout en imaginant avec elles qu'il y aurait bien matière à faire un portrait de groupe pouvant intéresser l'ensemble des habitant.es. Comme souvent dans ces cas-là, les gens ont considéré que la démarche venait un peu tard, que beaucoup de mémoire était déjà partie, tout en m'accueillant avec curiosité. Je voudrais travailler ces enregistrements, leur trouver une forme et une façon de rendre la parole confiée.
Mon intention est d'écrire un texte à dire au micro en l'associant aux enregistrements des habitant.es. Leurs voix dialogueront avec la mienne. Les personnes parlent de leur campagne, du passé, du présent, du rapport aux choses, des tournants machinistes et productivistes. Elles parlent de leurs soucis, de ce qui compte. Les entretiens n'ont pas seulement été réalisés avec les gens du village, mais au
cours d'un plus long arpentage, sur une géographie de proximité, évoquant les relations entre familles, entre villages. Et puis j'ai questionné des gens qui comme moi sont venus vivre ici, qui se relient selon d'autres réseaux et qui ont d'autres questions. Les sensibilités pourraient-elles être mises en commun ? Puisque j'ai posé des questions souvent personnelles et d'ordre biographique aux personnes rencontrées, il faudra qu'à mon tour je dise qui je suis et ce que je fais, et rendre équitable le dévoilement.
J'ai également enregistré une matière sonore variée, sons de nature, bruits de machine, situations urbaines lors de déambulations récentes pouvant servir de contre-point. Ils s'intégreront au propos, l'aéreront, mais il faudra faire des choix, tout ne pourra être dit et partagé.
Durant cette résidence, je souhaite travailler à l'écriture d'une pièce qui articulerait différentes voix et différents statuts de voix (écrites, parlées, enregistrées) avec différentes situations (scènes audio ou racontées). Il s'agira d'abord d'organiser la pensée et de mettre en intrigue les sujets abordés. La forme aboutie prendrait la forme d'une pièce sonore, la forme intermédiaire celle d'une conférence enrichie.
L'oralité, pour ses qualités d'adresse directe et d'énergie relationnelle, serait plus juste ici qu'une restitution seulement écrite. Cela commencerait dans la salle des fêtes de mon village. Circulerait dans les salles des fêtes ou les cafés des villages alentour. Il me semble que le clivage des perspectives, qui a lieu parfois, entre une certaine néoruralité et une certaine autochtonie, peut être raconté avec tendresse. »
Bruno Almosnino
SAMEDI 17 MAI de 10h à 17h
RENCONTRE / LECTURE AUTOUR DU TRAVAIL DE BRUNO ALMOSNINO
Un temps de rencontre et de lecture autour de son travail en train de se faire aura lieu le samedi 17 mai.
L'auteur partagera ses questions, ses réflexions en deux temps :
- De 10h À 13h
Arpentage de texte de Poèmas (poèmes) de Jean Boudou
- De 13h À 14h30
Repas partagé chacun·e apporte de quoi déjeuner
- De 14h30 à 17h
Discussion et lecture d'extraits du texte de Bruno Almosnino.
TARIF
5 euros
Ce prix permet d'accéder à l'ensemble de la journée. Il est possible de ne venir que le matin ou l'après-midi.
Gratuit pour les chômeur·ses, les étudiant·es et les minimas sociaux
Adhésion obligatoire : 5 euros
ADRESSE
27, avenue Sainte Lorette
06130 Grasse
RÉSERVATIONS
06 52 03 84 49 / contact@facteurdeciel.com
SAMEDI 24 MAI de 16h à 18h
EN PARTENARIAT AVEC LA SCIC LES FERRAGES
RENCONTRE / LECTURE AUTOUR DU TRAVAIL DE BRUNO ALMOSNINO
Les membres de la SCIC Les Ferrages nous accueillent dans leur ferme à Châteauneuf-Grasse pour une rencontre et une lecture des textes de Bruno Almosnino.
Cette rencontre s'inscrit dans notre volonté de déplacement, un "hors les murs" pour proposer des temps de partage du travail des artistes qui séjournent chez nous dans des lieux spécifiques non dédiés à l'art.
RENSEIGNEMENTS PRATIQUES
ADRESSE
Adresse Ferme
1 chemin de la Cazette, 06740 Châteauneuf-Grasse
Adresse cercle de la fraternité (s'il pleut)
1 ch. de la Fignière, 06740 Châteauneuf-Grasse
Pour se garer (pour les deux sites)
Le plus simple est de se garer au Marché Paysan de Châteauneuf ou sur le parking qui est dans l'épingle de la route d'Opio et de rejoindre à pieds la Ferme des Ferrages
RÉSERVATIONS
contact@facteurdeciel.com
06 52 03 84 49
Entrée gratuite